le permis : dernière chance

La nuit, je fais un rêve : Mimi (ma grand-mère maternelle, vous savez, je vous en ai déjà parlé me dis que c’est elle qui a fait en sorte que je ne l’aie pas, car elle ne ma sentait pas encore prête : j’aurais pu me foutre en l’air dans les mois qui auraient suivi si je l’avais eu là, et pareil pour la première tentative). Le vendredi, 25 novembre 2006, je prends le train avec Tiffany, direction Paris, pour rencontrer Frédérique et Dorothée. Il neigeote. On va au Musée d’Orsay voir une exposition sur l’art russe du 19è siècle, puis on mange une crêpe juste en face (il y a du monde, et la serveuse est seule ! certains clients rouspètent, et elle est très agréablement surprise par nous, qui sommes aimables avec elle !!!). Puis direction la Maison du Japon, pour l’exposition sur les Yukaï (devant nous, il y a une vieille qui commente tout à très haute voix, à un jeune Japonais qui rougit, gêné, surtout lorsqu’elle s’exclame devant quelque chose qu’elle trouve « phallique » : il lui demande ce que ça veut dire, et elle lui répond alors : « je t’expliquerai ce soir »…). Sinon, c’est très bien. On s’est essuyé une tempête de neige en y allant !!! Après, on va boire une boisson chaude dans un café (chocolat pour les unes, café pour les autres) : c’est vraiment très agréable !) Puis on va manger au Tobayaki, un resto japonais. Ensuite, Dorothée va dormir chez Tiffany, et je vais dormir chez Frédérique. Le matin, je fais la connaissance de Suzanne, une de ses cousines. Et nous allons à la gare. Il y a beaucoup plus de monde que la veille ! La neige tombe toujours. On fait faire une photo de nous quatre, et Tiffany et moi rentrons à Reims.

La semaine suivante est mise sous le signe de la détente : d’abord, France-Afrique du Sud le samedi 26 (c’est du rugby, bien sûr !), puis Le Pianiste le dimanche 27, puis repos (enfin, j’avais cours, mais seulement l’après-midi, comme tous les lundis le 28. Le mardi 29, Virginie n’est pas là (zut ! c’est une de mes profs préférées, comme vous le savez déjà), mais j’en profite alors pour aller au planétarium. Il fait bien froid, il y a toujours de la neige, et c’est très agréable de se blottir sous la voûte du planétarium. J’assiste à une séance en compagnie d’enfants d’environ 8-9 ans, c’est rigolo. Puis je vais faire un tour au Marché de Noël. Il y a des bénévoles qui s’occupent des sans-abris, et certaines personnes demandent une petite aide des passants. Une jeune fille s’approche de moi, elle a un accent Rom…Et la nuit du 29 au 30 est celle où j’ai rêvé toute la première partie de Prune (avec Lida-Lluba-Romica…). Je donne un peu, puis je vais à la piscine. Certains pensent que c’est fou d’aller à la piscine d’un temps pareil, surtout quand on y est déjà allé le matin. Mais c’est là qu’il fait le plus chaud ! Le mercredi et le jeudi 1er décembre, je lance les grandes lignes de ce que j’ai rêvé sur mon fidèle bloc de brouillon qui ne m’a pas quitté de toute l’année. Le vendredi 2, je vais voir Harry Potter et la Coupe de Feu au cinéma avec ma mère.

Ensuite, je reprends la conduite, avec le nouveau moniteur, Fred. Je ne conduis pas toujours très bien ,mais je m’améliore. J’ai quelques leçons pendant les vacances ; dont une au petit matin, à 9 h, alors que le jour est à peine levé…Je n’ai pas encore de date, mais je sais que je passerai fin janvier ou tout début février. Là encore, je me dis que j’ai autant de chance d’avoir mon permis que de voir une souris manger un chat. Je le dis à Fred, il rigole, et me répond qu’il existe de très grosses souris… Et il y a autre chose qui me motive : Naruto. Voir ce gamin qui refuse de laisser tomber alors qu’on ne lui donne pas beaucoup de chance (au début, tome 1) et réussir, alors que d’autres auraient abandonné depuis longtemps…Merci, Naruto ! Sans lui, je crois que j’aurais baissé les bras.

Le 25 décembre, à Achères, la conversation s’engage en terrain glissant et miné quand on aborde la question de la conduite pour mes cousins, surtout Théo. Comme je veux éviter les questions embarrassantes et les remarques désobligeantes, je vais « jouer » avec les petits dans la chambre, de l’autre côté de la maison de mon oncle et ma tante.

Au mois de janvier, je conduis soit avec Fred, soit avec Yves, souvent le vendredi soir ou le mardi ou le mercredi. Le soir, comme je conduis à la même heure, je peux me rendre compte des jours qui rallongent. Je dis à Fred que la nuit, ou quand il ne fait pas franchement jour, je n’ose pas rouler très vite. J’ai ma dernière leçon le mercredi 25, avec Yves, de 11 h à 12 h. Il me donne les derniers conseils, me souhaite bonne chance.

 

Enfin, voici le 27 janvier : je vais tenter de décrocher le petit papier rose pour la troisième fois. C’est le dernier vendredi du mois, mon père a donc une réunion à 8 h, et c’est justement l’heure à laquelle je passe. J’ai mis mon pantalon noir, mon pull violet (il est vieux, mais je l’adore, il est tout doux !), et j’ai un gris-gris : un bijou violet et argent que m’avait offert Mimi ! Il a neigé cette semaine, mais pas assez pour annuler la session (heureusement !). C’est Benoît qui est « témoin », et l’examinateur est une femme blonde, d’une quarantaine d’années. Mon père, peu avant, discute avec Benoît : « c’est un coup de poker, là, de toute façon . » « Oui, mais au poker on peut bluffer, réponds-je… »

On m’invite à prendre place dans la voiture, et enfin j’y vais. Je me dis que je suis seule dans la voiture (une tactique suggérée par une remarque de Fred : on ne fait pas attention à 100 % quand on apprend à conduire, parce qu’on sait que si on rate quelque chose, il y a les doubles commandes et donc quelqu’un pour réagir au cas où), et que les doubles-commandes n’existent pas. Et c’est parti. On va vers les Châtillons-Cormontreuil, et à un moment donné, elle me demande de me garer (un bataille arrière), et elle me pose les traditionnelles questions. Mais là, je panique : je ne me souviens plus d’où est la manette pour ouvrir le capot ! Et je tâte sous le volant. L’examinatrice me dit que ce n’est pas là. Je bluffe : je me suis entraînée sur une autre voiture, pour les vérifications. » Elle me répond qu’en effet, sur les Neuf-Thuya (euh, je veux dire sue les Citroën * blague qui date de 1999*), il y a une ouverture sous le volant. On repart ; elle me dit que ça manque un peu de pêche, et je lui fais remarquer que les phares des autres véhicules m’éblouissent. On arrive au rond-point des Châtillons, et là j’hésite : je passe ou j’attends ? Je choisis la prudence : j’attends. Ensuite, on s’engage vers l’autoroute : la zone commerciale de Cormontreuil, puis l’autoroute en insertion directe. On revient vers la rue de Louvois, c’est bientôt la fin de l’examen : pour l’instant, tout va bien, à part cette histoire de capot. On prend la sortie Ste Anne ; un « noc » colle à l’arrière. Benoît et l’examinatrice discutent : « et il y en a un qui colle ! _ Les auto-écoles, ce n’est vraiment pas le genre de véhicule à coller comme ça ! » Et j’ajoute : « oui, surtout que ça stresse, quand on voit quelqu’un juste derrière. » L’examinatrice me dit : « oh ! c’est rare, un élève qui pense à regarder dans le rétro, c’est rare ! c’est bien d’y pense, mademoiselle ! » Bien sûr, je ne lui raconte pas combien de fois on m’a reproché de ne pas assez regarder dans le rétro (encore du bluff ? non : des progrès !). C’est bientôt fini : plus que quelques mètres… Et voilà, on est de retour à Ste Clotilde. J’aperçois l’examinatrice qui raye quelque chose sur la feuille jaune qu’elle m’enverra, mais impossible de savoir ce qu’elle a rayé…Elle me demande si j’ai des remarques ou des questions : je lui dis pour les yeux. Elle me répond qu’elle a le même problème : un œil qui a tendance à loucher, et qu’il faudrait faire de la rééducation des yeux pour pouvoir rouler la nuit sans être autant éblouie. Elle va à Rethel, pour faire ça. Elle me dit alors au revoir, et que je recevrai le résultat dans les prochains jours. Je sors, Benoît aussi. Je l’interroge du regard : pour lui, c’est bon (il me le donnerait sans problème), mais il préfère ne pas me faire de fausse joie. Je lui fais part de mes inquiétudes quant à l’histoire de l’ouverture du capot, mais il me rassure : ce n’est pas grave, ça : c’est un reste de l’époque où on passait le code et la conduite en même temps, mais ça ne compte pas pour le résultat final.

Je dis au revoir à tout le monde, et je pars à la fac(à pieds) : il fait un temps comme je les aime en hiver : froid, sec (j’ai mon manteau beige, mon bonnet péruvien, mes gants rouges…). Sur le chemin, je croise la 206 bleue au « chapeau » jaune, le candidat suivant au volant, et je fais un signe. L’examinatrice et Benoît me répondent, ils sourient. Je me dis : elle doit se dire : « ah, elle pense que je lui ai donné, la petite, là. Mais non !!! », puis je rigole amèrement et je poursuis mon chemin. Arrivée sur le pont qui surplombe la voie de chemin de fer, je téléphone à ma mère pour lui raconter comment ça s’est passé. Puis je vais à la fac, dans la fameuse BC (bibliothèque). Pierre-Olivier et Cyrielle s’y trouvent. Ils ne savent pas que je passais mon permis aujourd’hui, et je ne leur dis rien. Je m’installe à l’ordinateur de la BC, et je me détends, en regardant les 3 OAV de Naruto, ainsi que le premier film (eh oui ! matinée Naruto après le stress du permis ! ça fait du bien !). On va manger au RU, puis je reviens et je bosse un peu mon mémoire (j’en suis dans une phase un peu casse-pieds : la phase 2. Je vous raconterai l’histoire du mémoire plus tard). Ensuite, je vais rejoindre ma mère en ville, puis on va à la danse (eh oui, elle est prof de danse !). J’essaie de ne pas penser au permis, mais c’est très difficile ! Le soir, on passe justement là où je suis passée le matin : l’insertion directe à Cormontreuil. Et un nouveau doute s’empare de moi : est-ce que je me suis bien placée ? Elle m’a dit de faire attention quand je changeais de file, car ces zébras ne devraient plus être là et sont enfreints régulièrement. Donc, c’est que j’était bien placée. Mais la nuit, je fais un rêve bizarre : je recevais ma réponse, et je ne l’avais pas, car malgré une excellente conduite, j’avais oublié de boucler ma ceinture !

Le lendemain midi, on va manger chez la seule grand-mère qui me reste : ma grand-mère paternelle, dans un petit patelin paumé de l’Aisne. Ma mère va au courrier, et revient avec une enveloppe kraft, et je reconnais mon écriture…Déjà ? Anxieuse, je tâte l’enveloppe, puis je me décide à l’ouvrir. Et là…Je pousse des cris fauves (mais un fauve heureux) : je l’ai !!!!!!!!!

Enfin ! Et qui est la meilleure du monde ? Tout le monde finit par être au courant, dans ma famille, parmi mes amis… J’ai décroché la petite feuille jaune, qui me tient lieux de permis tant que mon papier rose n’est pas encore disponible.

Comme quoi, il ne faut jamais désespérer !

Bientôt, je vous raconterai ce qui s’est passé après (eh oui ! c’est une aventure pour décrocher ce permis, mais c’est également une aventure pour le prendre à la sous-préfecture !).

 

 

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